Les intérêts de la méthanisation pour le territoire

// La méthanisation, quels intérêts pour le territoire ?

Valorisation des déchets

La méthanisation est la seule technique, avec le compostage, permettant de valoriser les biodéchets, c’est à dire les déchets constitués de matière organique. Depuis 2012, les entreprises qui produisent ou détiennent une quantité importante de biodéchets ont l’obligation de les trier et de les faire valoriser dans des filières adaptées de compostage ou de méthanisation. Cette obligation s’appliquera à tous les producteurs, y compris aux collectivités pour le traitement des déchets ménagers, à partir de 2024.

Les méthaniseurs permettent de valoriser une grande diversité de déchets organiques, y compris les déchets graisseux ou très humides qui ne peuvent pas être compostés. Ce sont autant de déchets en moins à incinérer et à mettre en décharge. La facture s’en ressent : le coût du traitement des déchets par méthanisation est de l’ordre de 50 € la tonne, contre une centaine d’euros pour l’incinération ou pour le stockage des déchets non dangereux.

Le saviez-vous ?

En 2017, un tiers des ordures ménagères des français (la poubelle grise) était constitué de déchets putrescibles, soit 83kg/an par foyer, qui peuvent être valorisés en méthanisation.

La même année, 125 collectivités en France ont mis en place une collecte séparée des biodéchets pour les ménages et les professionnels. En tout, près de 4 millions d’habitants sont concernés.

N’oublions pas que le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas et que la lutte contre le gaspillage alimentaire doit rester au coeur des priorités.

Source : ADEME – Déchets chiffres-clés, l’essentiel 2019

Le saviez-vous ?

En Nouvelle-Aquitaine, parmi le gisement disponible* de biodéchets des ménages et restaurants, 23% ont été valorisés en méthanisation en 2018. Le reste est disponible.

Pour les déchets verts, ce chiffre est de 0.4%, il y a là un vrai gisement à valoriser pour les collectivités.

*gisement disponible = qui n’est pas valorisé par ailleurs par d’autres filières et qui est accessible.

Source : ADEME – Déchets chiffres-clés, l’essentiel 2019

Réduction des gaz à effet de serre

La méthanisation permet d’éviter plus d’émissions de gaz à effet de serre qu’elle n’en produit, ainsi elle permet à un territoire de réduire son empreinte carbone.

Lors de leur stockage les fumiers et les lisiers se dégradent et émettent des gaz à effet de serre, notamment du méthane qui a un potentiel réchauffant 4 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone. Grâce à la méthanisation ce méthane est capté et utilisé pour produire de l’énergie. 

Cette énergie renouvelable vient alors se substituer à une énergie fossile. Le biométhane directement injecté remplace une partie du gaz naturel dont l’empreinte carbone est 10 fois plus élevée. En effet, même si la combustion finale du biométhane génère du CO2, celui-ci résulte du cycle du carbone c’est à dire qu’il correspond au CO2 absorbé par les plantes via la photosynthèse pendant leur croissance, alors que la combustion des énergies fossiles s’inscrit dans une logique de stockage-déstockage de carbone « sous-terrain ».

L’utilisation de digestat peut également remplacer pour tout ou partie des engrais de synthèse dont la production génère une quantité importante de gaz à effet de serre.

Développement de l'autonomie énergétique

L’autonomie énergétique, c’est avoir une production d’énergie suffisante sur le territoire pour couvrir la consommation d’énergie de ce territoire. Cela passe donc par des économies d’énergies et par le développement d’énergies locales. 

De nombreux territoires se sont engagés dans cette optique en s’inscrivant dans la démarche « TEPOS », pour Territoire à Énergie Positive. Ces territoires ont pour objectif de couvrir leur consommation énergétique par 100% d’énergies locales et renouvelables, la méthanisation est un des leviers possibles pour atteindre cet objectif.

Ces démarches permettent aux citoyens de se réapproprier les questions énergétiques et de s’impliquer dans la transition énergétique de leur territoire.

La Nouvelle-Aquitaine compte 24 territoires TEPOS. Ils sont accompagnés par la Région et l’ADEME.

Le saviez-vous ?

On estime l’injection de biométhane en Nouvelle-Aquitaine sur l’année 2020 à 226Gwhn soit l’équivalent de 45 200 tonnes de C02 évités.

C’est l’équivalent de l’empreinte carbone de 4 100 français sur une année.

Carte des territoire tepos
Territoires TEPOS en Nouvelle-Aquitaine en 2017

Maintien d'une activité agricole

L’agriculture entretient le dynamisme des zones rurales en maintenant de nombreux emplois directs (salariés des exploitations) et indirects (entreprises agroalimentaires, collecte, transport…) tout en apportant des services essentiels tel que l’entretien des paysages et la production alimentaire locale.

Maintenir l’activité agricole est donc un véritable enjeu sur de nombreux territoires. En apportant un revenu complémentaire aux agriculteurs, la méthanisation répond à cet enjeu en contribuant à la pérennisation des exploitations agricoles.

Tracteur et bottes de foin

Création d'emplois

La développement de la méthanisation est source d’emplois locaux non délocalisables. En effet selon sa taille, une unité de méthanisation va être amenée à recruter du personnel pour alimenter et suivre le fonctionnement de l’unité au quotidien mais aussi pour réaliser les travaux associés comme le transport des matières, la culture et la récolte des CIVE ou bien l’épandage de digestat. 

Les entreprises de construction et de maintenance sont amenées à recruter des techniciens et parfois à créer de nouvelles agences ou dépôts pour être au plus proche des unités. Ces emplois participent au dynamisme et à l’attractivité des territoires.

Le saviez-vous ?

Si les objectifs du scénario 100% gaz vert de la Nouvelle-Aquitaine sont atteints, c’est 2700 emplois directs et indirects en 2030 et 4400 emplois en 2050 qui seront créés par la filière biométhane.