Les résultats
de l’étude PORDIGE 2 sont sortis il y a quelques semaines et constituent
désormais un socle solide de référence sur le fonctionnement technique et
économique des unités de méthanisation en France.
Ce programme d’acquisition
de connaissances a permis d’enquêter plus de 80 sites de méthanisation en
service, présentant un échantillon autant représentatif que possible de la méthanisation
française. Les enquêtes ont donc porté à la fois sur des unités en cogénération
et en injection, collectives et individuelles, associées majoritairement à des élevages
ou non, provenant de 10 régions différentes, issues d’une large gamme de
constructeurs ou encore, présentant une grande variété de puissances.
L’étude a démontré
qu’une large majorité d’agriculteurs méthaniseurs se considèrent satisfaits de
leurs unités, tant sur le fonctionnement global des sites que sur leurs
résultats économiques. Sur le plan technique, 96% des exploitants de sites en
cogénération se disent satisfaits et 100% de ceux exploitants des sites en injection.
Sur le plan économique, cette note est de 83% de satisfaits pour les sites en
cogénération et 88% pour les sites en injection. Ce qui représente des notes
globales très positives prouvant une fois de plus le bienfondé du développement
de cette technologie de production d’énergie renouvelable.
Actuellement,
les business plans réalisés par les bureaux d’études ou constructeurs de la
filière se basent sur une durée moyenne de fonctionnement de 8000h/an ; permettant
ainsi aux exploitants d’absorber économiquement quelques jours d’arrêt de production
dans l’année en fonction des divers aléas pouvant intervenir. L’étude PRODIGE 2
a pu démontrer que la durée annuelle moyenne de fonctionnement était de 8266h
pour les unités en cogénération et de 8493h pour celles en injection. En
moyenne la productivité des sites est meilleure que celle prévue initialement
dans les modèles économiques.
Les principales
causes d’arrêt de production sont liées majoritairement à des pannes sur le
cogénérateur et à des coupures EDF, pour les sites valorisant leur biogaz en électricité.
Ce qui représente en moyenne 5 jours d’arrêt. Pour celles injectant le biométhane
dans les réseaux de gaz, les causes d’arrêt de production sont plutôt liées à l’indisponibilité
des postes GRDF, à des pannes sur l’épurateur ou à des défauts sur la qualité du
gaz, représentant en moyenne 8 jours d’arrêt.
Sur la partie
épandage et valorisation du digestat, les agriculteurs-méthaniseurs sont encore
une fois largement satisfaits, 95% d’entre eux se disent assez ou très
satisfaits. La majorité d’entre eux disposent d’un système de séparation de
phase, ce qui leur permet d’optimiser leur système d’épandage et la valorisation
agronomique de leur digestat. La majorité d’entre eux disposent également de
matériels d’épandage adaptés, près des ¾ d’entre eux utilisant des pendillards.
Sur le plan économique
les résultats sont largement satisfaisant pour les sites enquêtés à ce jour,
avec des recettes moyennes de 7700euros du kWé pour les cogénérations et 31500 du
Nm3/h vendu pour les injections. L’étude détaille les recettes et les charges
des différentes unités en fonction de leur gamme de puissance. Des résultats très
intéressants dont vous invitons à prendre connaissance en téléchargeant le
rapport final de l’étude à travers le lien ci-dessous.
Compte tenu
des recettes et charges connues au moment de l’étude, la marge nette standardisée
moyenne était de 42 euros par MWh électrique vendu (cogénération) ou de 31 euros
par MWh PCS (injection), soit des résultats économiques encourageant pour
inciter d’autres agriculteurs à se lancer dans l’aventure de la méthanisation !
Toutefois, le contexte économique
ayant grandement évolué depuis la réalisation des enquêtes, l’étude présente également
ce a quoi pourraient ressembler ces résultats en tenant compte notamment de l’augmentation
des coûts des substrats et de l’électricité… Et l’impact de ces augmentations
de charges sur les marges nettes standardisées est très fort. C’est pourquoi il
est désormais très important de sensibiliser les porteurs de projet sur ces
évolutions économiques contextuelles, en attendant que la situation se stabilise
de nouveau.